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Expérimentation Chrono en marche !

Chrono en Marche ! un projet LEMON, le laboratoire des mobilités de demain

 

Chrono en marche ! est l’un des projets LEMON, Laboratoire d’Expérimentation des Mobilités de l’Agglomération Grenobloise. Ce laboratoire a été voulu par le SMTC et il est piloté par Transdev, le partenaire industriel et commercial de la Sémitag. À ce jour, LEMON mène de front une dizaine projets autour de cinq axes de progrès. Cette démarche, unique en France, teste tout à la fois de nouvelles façons de penser les déplacements, d’associer les usagers et habitants et d’aménager l’espace urbain.
 
Les villes vont concentrer 70 % de la population mondiale en 2050 et les temps de parcours des citadins pourraient avoir doublé d’ici-là... À l’heure du réchauffement climatique, de la raréfaction des ressources énergétiques fossiles, de la densification urbaine et de l’explosion des systèmes d’information, la mobilité se diversifie. Le véhicule particulier polluant est de plus en plus limité dans les centres-villes et la multimodalité devient une pratique courante. Le réseau des Transports en commun de l’Agglomération Grenobloise (TAG) en témoigne avec quatre solutions de déplacements différentes. Les cinq lignes de tramway constituent la véritable colonne vertébrale du réseau et maillent trois niveaux de lignes de bus satisfaisant des besoins différents : Chrono, Proximo et Flexo.
 
Si structurant soit-il, ce réseau doit imaginer un nouveau modèle, encourager de nouvelles habitudes multimodales et favoriser des initiatives pour accroître son attractivité et sa fréquentation. Le SMTC a bien senti les mutations. Pour les anticiper, il a demandé à son exploitant, la Sémitag et à son partenaire industriel Transdev, de créer un laboratoire d’expérimentation. Une initiative audacieuse et inédite dans les transports urbains : LEMON, Laboratoire d’Expérimentation des Mobilités de l’Agglomération Grenobloise, est né de cette volonté politique en 2013.
 
Le laboratoire LEMON considère la mobilité au sens large du terme. Il questionne aussi bien les arrêts de bus pour les transformer en lieux de vie que les bonnes pratiques pour les personnes mal et non-voyantes. C'est aussi une méthode de travail totalement nouvelle. Chaque projet réunit un groupe de travail dédié autour de compétences diverses avec une volonté de co-produire. Il impose une vision transversale, invente des moyens de consultation inédits, recherche des partenaires de  proximité, s’appuie sur l’expérience des usagers, promeut la co-production. Il expérimente déjà plusieurs innovations à taille réelle dans une ville en mouvement. À l’instar des transports londoniens, le réseau TAG a proposé aux voyageurs de tester le paiement par carte bancaire sans contact sur une ligne de son réseau de septembre 2015 à mars 2017. Avec TAG&Car, LEMON expérimente une nouvelle façon d’organiser le covoiturage dans le grand sud de la Métropole de Grenoble. Si LEMON veut d’abord imaginer les mobilités de demain pour l’agglomération grenobloise, il pense aussi exporter dans d’autres villes les innovations qui auront fait leurs preuves ici.
 
Consulter le site dédié à l'expérimentation
 

Axe apaisé : le partage de la rue, une valeur montante

La rue Ampère à Grenoble revit, respire et se partage. Pas de jaloux, les vélos ont leur voie, les piétons leurs passages spacieux, les bus et les voitures circulent sans coup de chauffe. Plus besoin de ralentisseurs coûteux, ni de feux tricolores accélérateurs de vitesse... Grenoble-Alpes Métropole continue de mettre en œuvre sa Métropole Apaisée en expérimentant un « axe apaisé » à partir du 28 septembre. Elle parie sur le dialogue, le respect et la bonne volonté de chacun : automobiliste, cycliste, chauffeur de bus et piéton. Reprenant à leur compte la démarche participative de Chrono en marche !, élus et techniciens ont repensé la rue avec les usagers, en limitant les investissements lourds et les contraintes administratives. 
 
La conception de l’axe apaisé a donné lieu à 2 temps d’échanges avec les usagers et habitants du quartier : une réunion publique le 13 septembre 2016 et un atelier urbain le 1er octobre 2016. Il s’agissait d’échanger sur les objectifs du projet et d’en définir ensemble les espaces de vie et de proximité. Lors de ces rencontres, 3 préoccupations principales se sont exprimées : 
 

1/ Mieux partager l’espace public et apaiser l’axe

Il s’agit de rendre plus lisibles les fonctions sur la voirie entre les piétons, les vélos, les voitures et les bus. Par ailleurs, dans le cadre de la métropole apaisée, il faudra installer des radars pédagogiques et tester la suppression de feux tricolores.

2/ Aménager des espaces de vie

L’une des priorités était la création de lieux de vie à proximité de Cémoi, de l’école Ampère et devant le parking Vallier-Catane.  Par ailleurs, sur l’ensemble de la rue Ampère, des plantations d’arbres et une végétalisation des façades offrira une meilleure qualité de vie. L’installation de commerces et de lieux d’échanges permettra également de renforcer la convivialité sur le quartier.
 

3/ Améliorer le confort des espaces

Au-delà de la réfection de la chaussée au Nord de la rue Ampère, il s’agira d’intervenir sur certains trottoirs trop étroits, dégradés et pas toujours accessibles. L’apaisement de la circulation permettra de supprimer les dispositifs de réduction de vitesse jugés trop bruyants par les riverains.

 

Des aménagements qui répondent aux besoins exprimés par les riverains.

La volonté métropolitaine d’un meilleur partage de l’espace public et de la voirie se traduit ainsi dans des aménagements visant à concilier apaisement et fluidité, intérêt des usagers et des riverains. Ils permettront d‘assurer la mobilité pour tous les modes déplacement de manière sécurisée et performante et de renforcer le dynamisme économique local. Cette plus grande attractivité du cadre de vie, notamment d’un point de vue environnemental, s’appuie également sur une gestion économe des derniers publics et la préservation du patrimoine.
 
1/ La rue Ampère donne sa place à chacun grâce à un procédé innovant favorable à la cohabitation.
Pas de panneau, ni de réglementation pour réaliser l'axe apaisé. Deux bandes en résine rugueuse séparent les cyclistes des voitures. La couleur corail du marquage s'éloigne des codes de la réglementation routière et invite chacun à respecter l'autre. La suppression de deux carrefours à feux tricolores sur trois et l'organisation de l'espace conduisent à circuler à 30km/h pour gagner en fluidité et en sécurité.
 
2/ Le végétal s'épanouit tout le long de la rue jusqu'à l'abri voyageurs.
Cet automne des arbustes conifères animeront la façade de l'hôtel d'entreprise Cémoi. Une vingtaine d'arbres à fleurs et à feuilles rythmeront la rue et la pareront d'ambiances de rose et de rouge au fil des saisons.
 
3/ Les passages piétons sont plus clairs, plus spacieux.
Marcher devient un plaisir avec les trottoirs généreux les passages piétons élargis et marqués au sol façon mikado géant devant les arrêts de bus.
 
4/ La station apaisée  un atout pour le bus, une sécurisation pour les piétons.
Pour assurer la ponctualité de la ligne C5, l'aménagement d'une station apaisée prend en compte tous les modes de déplacement. Un îlot en forme de longe bande rugueuse surélevée à l'approche de l'arrêt engage automobilistes et cyclistes à rester à l'arrière du bus pendant l'arrêt.
 
5/ Les transports en commun deviennent visibles.
Un mât fixé sur le toit de l'abri voyageurs Cémoi permet au piéton de repérer l'arrêt de loin. Une signalétique qui favorise la marchabilité et l'utilisation des transports en commun.
 
6/ Les trottoirs et les voiries sont repris.
Il s'agit  notamment de la chaussée sur la partie Nord de la rue, entre le cours Berriat et la rue Lastella, et des trottoirs et des traversées piétonnes dans la poursuite de la ZAC Bouchayet-Viallet.
 
7/ L'engagement de tous pour la sécurité routière.
Pour sensibiliser l'ensemble des automobilistes, 2 radars pédagogiques seront installés sur la rue Ampère, dont un à proximité de l'école.
 
 

La co-production, moteur du projet

Co-construire ne se fait pas d’un claquement de doigt. Chrono en marche ! applique une méthode collaborative, s’entoure de compétences et se donne du temps pour réussir ce projet participatif autour des déplacements. Un long chemin pour répondre aux désirs de mobilités et aux usages émergents. Entamé au printemps 2015, ce processus vise à obtenir le meilleur aménagement possible pour rendre les transports en commun plus visibles et augmenter la marchabilité. Cette méthode de co-production, distinguée par le premier prix européen Le Monde Smart Cities dans la catégorie « participation citoyenne », devient un modèle à déployer à Grenoble ou ailleurs.
 
Des expérimentations et des études
Comment ces innovations seront-elles perçues et utilisées par les usagers et résidents du quartier ? Seront-elles facteurs de changement dans les modes de déplacement ? Auront-elles un impact sur la fréquentation des transports en commun ou la marche urbaine ? Participeront-elles à l’amélioration de la vie quotidienne de tous, au partage de l’espace public ? Comment vivront ces innovations dans le temps ? Quelles améliorations souhaiteront les utilisateurs ?
 
Tous les partenaires publics et privés de Chrono en marche ! vont mettre en place des outils quantitatifs et qualitatifs pour mesurer l’appétence des usagers à s’approprier ces nouveaux équipements de la mobilité. Ces outils de mesure s’étaleront dans le temps. Le projet dispose aussi de son site internet chronoenmarche.fr. Il est le principal moyen destiné à recueillir les commentaires, avis, suggestions des résidents et usagers.
 
Récompense européenne pour Chrono en marche !
Le 7 avril dernier, Transdev recevait pour Chrono en marche ! le premier prix européen Le Monde Smart Cities dans la catégorie « participation citoyenne ». Cette distinction récompense la démarche 100 % collaborative autour des mobilités unique en France. Chrono en marche ! invite résidents, usagers, salariés à imaginer et formaliser des idées de mobilité à l’échelle d’un quartier à Grenoble. Cette structure souple se donne les moyens d’expérimenter les solutions in situ avant de les réaliser en vrai après avis des intéressés. En fonction de chaque projet, elle implique compétences publiques et privées dans un esprit de co-production transversale.

 

Un abri voyageurs nouvelle génération

L’abribus est l’objet qui a suscité le plus de créativité pendant la consultation numérique des usagers. Petits et grands l’ont doté de nouveaux services, ont transformé son espace... Les idées les plus plébiscitées ont été retravaillées par les équipes de JCDecaux. Le numéro 1 mondial du mobilier urbain et de la communication extérieure s’est investi avec enthousiasme dans l’expérience, mobilisant moyens humains et techniques. Cette co-production a donné naissance à un prototype unique au monde : l’abri voyageurs nouvelle génération. Il concentre le nec plus ultra de la technologie numérique pour proposer des services utiles et innovants, tout en veillant à être durable, économe et recyclable. Il fait l’objet d’une expérimentation qui va durer plusieurs mois.

Un banc public multi-usages long de 15 m

Chrono en marche ! a sollicité l’école d’architecture de Grenoble pour imaginer et réaliser un banc public. Le 28 septembre cet ouvrage sculptural animera l’espace public dans le quartier Bouchayer-Viallet... Aux usagers d’inventer la vie qui va avec...

 

UN BANC HORS-NORME MULTI-USAGES
Il s’étire sur quinze mètres de long en deux parties. De profil, il forme une vague qui s’élève, se creuse, s’élargit, se reforme... tout un mouvement qui crée des assises et des espaces multiples. Attendre, répondre à ses mails, goûter, papoter à plusieurs, se reposer, lire... ce banc répond à tous ces désirs par son design insolite. Généreux, il peut accueillir jusqu’à 20 personnes simultanément. Beau, il associe des lames noires à des tranches claires qui créent un millefeuille élégant et visuel. « Ce banc destiné au public a vocation à contribuer à l’ergonomie du déplacement, confie Philippe Liveneau, directeur du laboratoire Digital RDL. Avec ce banc, on questionne l’usage corporel mais aussi la qualité de l’attente, qualité du lieu, de l’espace où on évolue. Ici, on parle de station apaisée avec l’idée de faire ralentir les gens. Mais apaisé se comprend au sens où il y a de l’espace, où l’on peut se reposer, souffler... Le banc agrémente un imaginaire des lieux de la mobilité. »
 
DE L’IMPRESSION 3D AU TOURNEVIS
Ce banc aura mobilisé les toutes dernières technologies comme les bons vieux outils d’un artisan ébéniste. Développé au sein du département Digital RDL research by design laboratory architecte 2.0 de l’école d’architecture de Grenoble avec des étudiants, cette expérience a fait appel à des outils de modélisation paramétrique, de simulation et d’optimisation, de prototypage rapide (impression 3D, découpe laser), des machines à commande numérique (CNC 3 axes, 5 axes et robot 6 axes). Ce laboratoire est un des seuls de l’Hexagone à bénéficier d’un tel outillage high-tech. Une fois les 3 000 pièces uniques produites, il reste à assembler cet immense puzzle en 3D. Là, les étudiants du professeur Philippe Liveneau, ont retroussé les manches pour assembler les morceaux, un à un... dans le laboratoire provisoirement vidé. Une expérience rare en milieu universitaire qui ne laissera pas que des ampoules aux doigts !
 
CO-PRODUCTION, LE DROIT DE SE TROMPER
En juin 2016, un prototype de banc public avait été exposé dans le quartier. Jugé peu confortable, pas assez ergonomique par les usagers, mal intégré dans le paysage urbain, le projet n’a pas abouti. Chrono en marche ! a proposé au département Digital RDL research by design laboratory architecte 2.0 de l’école d’architecture de Grenoble de revoir sa copie. Cette nouvelle version dialogue avec l’abri voyageurs et se transforme en porte d’entrée du quartier. Bien sûr le confort, les positions d’assise ont été repensés, simulés, testés pour convenir au plus grand nombre.

 

Gouvernail : pour se mettre sur le bon chemin

Quel piéton n’a pas ressenti une montée d’adrénaline intense après être parti à l’opposé de sa destination finale ? Combien de retards, de stress, de rendez-vous manqués pour une mauvaise orientation... Une innovation mondiale vient résoudre simplement, sobrement, durablement ce problème d’orientation des piétons. Son nom : Gouvernail. Et cette invention de mobilier urbain ne fait pas appel au numérique ! À tester Square des Fusillés à Grenoble à partir du 28 septembre
 
Comment ça marche ?
Le Gouvernail prend la forme d’un cadran situé à hauteur d’homme capable de pivoter à 360° sur son mât. Le cadran renferme un plan couvrant un rayon de 600 m, naturellement praticable par un piéton. Tous les centres d’intérêt sont répertoriés selon des zones numérotées dans une légende. Là, le piéton repère sa destination et le numéro de la zone correspondante. Pour s’orienter, il tourne physiquement avec le gouvernail jusqu’à placer le numéro face à lui. Sa destination finale est désormais réellement devant lui. Son itinéraire devient beaucoup plus simple à comprendre et à mémoriser. Il n’a plus qu’à marcher... tout droit !
 
Une invention low-tech
Gouvernail. Ce nom, un brin vintage, est parfaitement assumé par son inventeur, Matthieu Audebaud. Le mécanisme de ce mobilier urbain est d’ailleurs proche de celui d’une montre et ne fait pas appel au numérique. C’est un choix car ce gouvernail se veut autosuffisant et durable. Au-delà du numérique, il s’inscrit dans une nouvelle tendance low-tech. « Mises à part les données cartographiques aisément modifiables, ce Gouvernail n’a besoin d’aucune maintenance. Je l’ai voulu simple, gérable, pas trop cher et fiable dans la durée. Il fait appel à une ingénierie classique qui suffit étonnamment à réaliser ce que nos smartphones peinent encore à faire : nous mettre sur le bon chemin de notre destination finale. Surtout, il réalise ce que nos smartphones ne pourront jamais faire parce que leur taille les condamne : bien lire et comprendre la richesse de l’espace qui nous environne et nous y orienter comme des grands ». L’inventeur a déposé un brevet à l’INPI et entend le développer dans une quinzaine de pays. Mais il veut se laisser le temps de l’expérimentation grand public. Chrono en marche ! à Grenoble lui offre cette opportunité pendant 10 mois.
 
Son inventeur : Matthieu Audebaud
Les plans mal orientés qui désorientent... vous connaissez ? Et le syndrome du cou tordu, quand un voyageur cherche à orienter les informations qu’il consulte dans la bonne direction ? C’est en réfléchissant à ces problèmes que Matthieu Audebaud a eu l’idée du Gouvernail. Il considère que sa formation philosophique a été décisive. Avec un objectif : mettre physiquement le piéton dans la bonne direction vers sa destination finale. L’entrepreneur est spécialiste de l’information voyageurs pour les transports publics. Son quotidien : rendre lisibles les réseaux et orienter tous les clients du transport public, au sein de l’entreprise Neter basée à Paris et à Lyon. Pour mettre au point cette invention, Matthieu Audebaud a mobilisé son réseau personnel, deux ingénieurs et un agrégé de mathématiques.

 

Les petits poucets revus et améliorés

Depuis plus d’un an, habitants et usagers du quartier Bouchayer-Viallet expérimentent la signalétique qu’ils avaient imaginée : un marquage au sol, sous la forme de stickers plus ou moins grands pour guider pas à pas vers les lieux d’attractivité du quartier. Boussole et Start-points collés sur le bitume facilitent les déplacements à pied et font l’unanimité. Ce qui n’empêche pas les améliorations suggérées par les utilisateurs. Une nouvelle phase d’expérimentation de ces « petits poucets » débute en septembre 2017. Avec un objectif : augmenter la marchabilité.
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